Hello !
Cette semaine, je vous parle d’une phrase qui m’a été soufflée, il y a quelques semaines, par Cécile, en réponse à un de mes posts Linkedin.
Je vais vous faire une confidence (pas en “off” évidemment car ce texte est public 😉) : j’ai reçu pleins d’informations “en off” dans ma carrière pro.
Je ne sais pas si c’est le fait d’intervenir comme consultant externe (à qui on peut parler de projets confidentiels sans trop de risque), ou d’être plutôt taiseux de nature, mais j’ai entendu des dizaines de fois la phrase “Je te dis ça en off”.
C’est parfois sympa sur le moment mais ça m’a mis dans des situations très inconfortables. Je vous raconte tout ça !
Bonne lecture.
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La phrase de la semaine
Quand quelqu’un vous parle “en off”
C’est toujours le même procédé : une discussion en one-to-one où on parle de sujets opérationnels jusqu’à que LA phrase arrive…
“Je te dis ça en off mais…”
ou les variantes
“Je te le dis à toi mais personne n’est au courant…”
“Il faut que je te parle d’un sujet que tu dois garder pour toi…”
Quelles sont ces fameuses informations confidentielles qu’il ne faut dire à personne ?
Voici les cas les plus fréquents que j’ai rencontré :
L’annonce d’un projet structurant pour l’entreprise (cession ou fusion, réorganisation, déménagement…) qui n’est connu que de quelques personnes
L’annonce du départ à venir d’un des dirigeants de l’entreprise mais “chut, c’est un secret 🤫*” (souvent un secret de polichinelle)*
Le client qui vous parle de ses doutes sur les compétences d’une personne de votre équipe
La personne qui vous parle de son intention de quitter l’entreprise à court terme, avec sa variante plus embêtante quand vous êtes le manager direct de cette personne
L’annonce qu’un de vos collègues va être contraint de partir (et qu’il ne le sait pas encore…)
Ou encore, une méchanceté (ou un ragot) sur une autre personne : “Tu ne sais pas ce que XXX a encore fait ?”
Ça y est, vous êtes au courant en “off”. Et maintenant ?
Vous faites quoi ?
Marque de confiance ou transfert de responsabilité ?
Il est tentant d’être flatté d’avoir fait partie “des privilégiés” à être informés.
La personne qui vous met dans la confidence s’expose.
Si l’information est sensible et ne doit pas être divulguée, c’est assurément une marque de confiance : confiance que vous garderez l’information pour vous et que vous en ferez bon usage.
Quel usage allez-vous faire de l’information, c’est la question ! Et le début des problèmes…
La première question que je me pose quand on me parle “en off” : Pourquoi m’en parler ? Pourquoi moi ?
Si je mets de côté le cas du partage de ragot, la personne attend toujours (consciemment ou inconsciemment) quelque chose de vous.
Parfois, elle a tout simplement besoin de parler à quelqu’un (et c’est tombé sur vous !).
Le plus souvent, il y a une attente implicite derrière : obtenir votre avis sur la situation, s’assurer que vous allez prendre en compte l’information dans vos décisions, vous convaincre d’agir pour traiter le problème…
Les plus fins tacticiens corporate parlent “en off” pour vous transférer habilement une responsabilité, voire pour vous “refiler la patate chaude”.
Et parfois, ça brule !
Être au courant, une charge mentale (pesante)
Certaines informations peuvent influencer vos décisions. Le fait d’avoir obtenu les infos “en off” vous met dans une position difficile.
Je vais illustrer mon propos par une anecdote.
Un jour, j’étais en train de constituer une équipe pour démarrer un projet de 24 mois pour un nouveau client. Parmi les consultants disponibles (et compétents), un collaborateur, appelons-le Alexandre, est un choix idéal, et logique. Sauf que, la semaine précédente, Alexandre m’a annoncé, “en off”, son intention de quitter la société d’ici quelques mois.
Que faire ? Agir comme si je ne savais pas et intégrer Alexandre dans l’équipe (et me retrouver avec un périlleux remplacement à opérer…) ? Trouver d’autres solutions en faisant des claquettes auprès de mon management pour expliquer pourquoi je ne choisis pas Alexandre ?
Bref, avoir des infos “off”, c’est parfois un cadeau empoisonné.
Ma recommandation pour que le off ne devienne pas votre fardeau : en parler tout de suite de manière transparente avec la personne !
J’ai cette décision à prendre et avec l’info “off” que tu m’as donnée, je ne suis pas à l’aise. Comment gère-t-on ?
Pour des relations saines et équilibrées, partagez la charge mentale ! 😉
Et vous, vous parlez “en off” de vos infos confidentielles ?
Je me suis rendu compte que j’ai un comportement assez strict avec les infos confidentielles :
Par défaut, je ne dis rien à personne : cela évite de se faire des nœuds au cerveau (”est-ce que cette personne est au courant ?”, “je peux en parler ou pas ?”…).
Si j’aimerais parler du sujet et que je ne sais pas si je peux, je demande l’accord de la personne qui m’a mis dans la confidence.
Si quelqu’un me demande si je suis au courant, j’ai quelques formules sous le coude pour dire poliment (et sans mentir) que je ne peux rien dire.
Il m’est également arrivé de fuir une conversation que je ne voulais pas avoir : par exemple, quand mon chef m’a demandé mon avis “off” sur un collègue dont il voulait se séparer…
Bref, je reçois plus que je ne donne des infos “en off”
Et vous, adeptes du off ?
A bientôt pour le prochain épisode 😀
Jérôme
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Je suis Jérôme Labastie, consultant et formateur en organisation & management.
J’ai cofondé Onirio, un cabinet de conseil et formation qui aide les entreprises à changer positivement leurs façons de travailler. Pour découvrir ce que nous faisons, c’est ici : https://onirio.fr