Hello đ
Pour ce nouvel Ă©pisode, jâavais envie de dĂ©crypter nos habitudes pour dire bonjour Ă nos collĂšgues de travail. En particulier, ce rituel trĂšs particulier : faire la bise.
Vu de ma fenĂȘtre, le Covid a dĂ©finitivement placĂ© la bise au travail dans la catĂ©gorie âpratique surannĂ©eâ.
Est-ce vraiment le cas ? Je ne sais pas alors je vous pose la question.
Câest parti pour un Ă©pisode oĂč je vous parle de bisous.
Bonne lecture !
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La phrase du jour
Je nâai jamais aimĂ© faire la bise
Faire la bise me rappelle mon enfance, quand je devais dire bonjour (ou au revoir) à Mémé, ma grand-mÚre.
Je nâaimais pas lui faire la bise.
Lâodeur de bonbon Ă la menthe La pie qui chante me chatouillait les narines et je finissais avec les joues mouillĂ©es. Beurk !
Plus tard, Ă lâadolescence, par timiditĂ©, je dĂ©ployais des stratĂ©gies dâĂ©vitement pour ne pas faire la bise aux filles de ma classe.
Patatras ! Arrivé en entreprise, impossible de fuir.
Comme tout le monde, je comprends que le matin, en arrivant au travail, il faut aller saluer tous les collĂšgues en serrant la main aux hommes et en faisant la bise aux femmes.
La bise au travail mâa provoquĂ© des sueurs froides.
Vous ne le savez peut-ĂȘtre pas mais la joue tendue en premier diffĂšre selon les rĂ©gions. Pas de bol, je travaille en rĂ©gion parisienne alors que jâai grandi dans les PyrĂ©nĂ©es AtlantiquesâŠ
Quand la bise vire au calvaire
En rĂ©alitĂ©, ce rituel du matin nâa jamais Ă©tĂ© un problĂšme pour moi.
Jâarrivais de bonne heure au bureau. La tournĂ©e de serrages de main / bises Ă©tait donc rapide.
Je savais que jâĂ©tais tranquille jusquâĂ 9h. AprĂšs quoi, jâĂ©tais interrompu par le balai de collĂšgues venant me saluer. Un peu embĂȘtant mais on sây habitue.
Je suis conscient dâavoir un immense privilĂšge sur ce sujet de bise : ĂȘtre un homme.
LâexpĂ©rience de mes collĂšgues femmes Ă©tait toute autre. Pour elles, pas dâĂ©chappatoire possible, câest la bise avec 100% des collĂšgues.
En arrivant, elles passent plus de temps Ă faire le tour : faire la bise prend plus de temps que serrer la main.
Une fois installées, elles sont interrompues plusieurs fois par des intrusions dans leur espace vital.
On leur impose un âauditâ de lâhygiĂšne de leurs collĂšgues, tous les jours. đš
Elles subissent des contacts (trop) rapprochés avec tous les collÚgues lourdauds (et leurs regards lubriques).
Lâhiver, on les expose Ă tous les microbes circulant dans lâopenspace.
Il y a dĂ©cidĂ©ment beaucoup de travail sur le sujet de lâĂ©galitĂ© professionnelleâŠ
DâoĂč vient ce besoin de faire des bises ?
Un rituel ancestral
Se saluer entre ĂȘtres humains est un comportement ancestral qui prend de multiples formes : gestuelles (poignĂ©e de main, accolade, hochement de tĂȘte, signes de main, bisesâŠ) ou verbales.
Ce nâest pas un comportement propre Ă lâĂȘtre humain.
Dâautres espĂšces animales pratiquent des rituels comparables : les primates, les loups, les chiens, les dauphins, les Ă©lĂ©phants.
Ces derniers sâentrelacent les trompes ! On sâen sort finalement bien avec nos bises đ
Sâagissant de la bise, les origines remonteraient Ă lâantiquitĂ©. Les Romains avaient codifiĂ© et nommĂ© diffĂ©rents types de baisers selon le contexte : lâosculum (baiser social), le basium (baiser de tendresse) et le suavium (baiser charnel).
La pratique du baiser social décline à la Renaissance pour éviter la propagation de la Peste Noire.
Ce nâest quâĂ la deuxiĂšme moitiĂ© du XXe siĂšcle que la bise se gĂ©nĂ©ralise, en France et dans quelques autres pays, dans la sphĂšre privĂ©e (et professionnelle).
Cela surprend les Ă©trangers qui dĂ©barquent en France ! Je vous recommande cette vidĂ©o dâun humoriste anglais qui a su saisir le ridicule de nos pratiques.
Un rituel important ?
Jâaurais aimĂ© dĂ©crire ici lâĂ©volution des façons de saluer ses collĂšgues au travail pour comprendre quand et comment la bise a fait son apparition.
Je nâai trouvĂ© aucune source fiable.
Jâai demandĂ© Ă Claude AI, qui a littĂ©ralement inventĂ© des Ă©tudes sociologiques⊠qui nâexistent pas. đĄ
Morceaux choisis de ma âconversationâ avec Claude qui devrait lire le dernier Ă©pisode de cette newsletter : âJe ne sais pasâ.
Tant pis, je ne saurais pas pourquoi et depuis quand on se fait la bise au travail.
Serrer la main, faire la bise, est-ce vraiment le plus important ?
Je ne crois pas.
Respect et reconnaissance de lâautre
Je suis convaincu de lâimportance de saluer ses collĂšgues. Ce nâest pas quâune question de politesse, câest un acte de reconnaissance de lâexistence de lâautre.
On parle souvent du besoin de reconnaissance au travail.
De nombreuses personnes dĂ©plorent le manque de reconnaissance de lâentreprise vis-Ă -vis de ses salariĂ©s. Parler de reconnaissance nous entraĂźne souvent sur des questions de rĂ©munĂ©ration et de partage de la valeur.
La reconnaissance commence pourtant par des gestes simples : dire bonjour, prendre des nouvelles, accorder du temps pour discuterâŠ
Je me souviens de plusieurs managers dont le premier rĂ©flexe le matin Ă©tait de sâisoler dans leur bureau. Ils disaient bonjour Ă leurs Ă©quipes uniquement quand ils avaient besoin de demander quelque chose. Ce comportement faisait jaserâŠ
Il y a plus de 10 ans, lors dâune mission de conseil, jâai reçu une remarque : âtoi et tes collĂšgues, vous ne dites jamais bonjourâ. On passait quelques semaines dans un centre de service oĂč travaillait 200 personnes. Effectivement, on ne prenait pas le temps dâaller saluer tout le monde le matin. Nous pensions bien faire en Ă©vitant de les dĂ©ranger. Ce nâĂ©tait pas leur avis.
Pour conclure, je vous partage une scÚne vécue chez un de mes clients il y a quelques semaines.
La directrice, appelons lĂ Karine, arrive le matin au bureau.
Elle pose ses affaires et fait le tour de lâopenspace.
Pas de poignée de main. Pas de bises.
Karine dit simplement bonjour en appelant chacun par son prénom.
Elle regarde chaque personne dans les yeux.
Elle pose une brĂšve question pour savoir si la personne va bien ou si le projet X ou Y avance.
Des mots simples.
Quelques instants dâattention pour chacun.
Parfait.
Faire ou ne pas faire la bise, ce nâest finalement pas la question.
A bientĂŽt pour le prochain Ă©pisode đ
JérÎme
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Je suis JérÎme Labastie, consultant et formateur en organisation & management.
Jâai cofondĂ© Onirio, un cabinet de conseil et formation qui aide les entreprises Ă changer positivement leurs façons de travailler. Pour dĂ©couvrir ce que nous faisons, câest ici : https://onirio.fr
Incroyable l'hallucination et la reponse de Claude!
La bise au bureau : lâenfer.
Tout en étant bien sûr indispensable, un salut poli, un gentil bonjour ça devrait suffire.
Le contact physique entre collĂšgues (au delĂ de la poignĂ©e de main occasionnelle) câest vraiment Ă fuir dans mon cas. âșïž